LES MONDES ENGLOUTIS

« Vous regardez un dessin animé, cela vous semble si facile, les mouvements si naturels. Pourtant ces images viennent tout droit de l’imaginaire et il faut beaucoup de travail pour leur donner vie. »

    TOUTE L'ÉQUIPE DES MONDES ENGLOUTIS EST RÉUNIE :    
Arkana, Spartakus, Bob et Rébecca, Bic et Bac, les joyeux pangolins

Quelque part dans l'espace intersidéral, dans les abîmes du temps, flotte le vaisseau « Shagshag » des « Mondes Engloutis ». À son bord, Arkana, Spartakus et ses amis continuent l'aventure à la recherche du second Orichalque, qui permettra de guérir le Shagma, le soleil menacé de la cité d'Arkadia.

Nous allons tenter d'entrer en communication avec eux :

« Allo, le vaisseau Shagshag, nous entendez vous ? »

« Bonjour, ici Bic ; Bonjour, ici Bac. »

« Pouvez-vous, en exclusivité pour les lecteurs de l’Argonaute, nous révéler quelques uns de vos secrets ? »

« Avec plaisir, bien que la quête de l'Orichalque ne soit pas de tout repos. »

Grâce aux précieux renseignements de Bic et Bac, nous sommes en mesure de vous raconter l'histoire de la création des Mondes Engloutis, dessin animé 100 % français.

Surprise ! les créateurs de cette formidable épopée sont des terriens. Ils ont pour noms Nina Wolmark (Auteur} et les studios France-Animation, dans la région parisienne. Ce sont ces derniers que nous allons visiter.

La fabrication d'un dessin animé nécessite de nombreuses étapes, au fil desquelles nos héros prennent forme, peu à peu s'animent, puis acquièrent des couleurs.

La première démarche fut, bien sûr, la création des personnages. Retouchés des dizaines de fois avant d'être jugés satisfaisants, ils ont subi beaucoup de transformations avant de nous apparaître tels que nous les connaissons. La recherche graphique a abouti à l'élaboration d'un « dessin modèle », sorte de portrait robot qui sert de modèle aux dessinateurs.

Pour chaque épisode, les réalisateurs travaillent au découpage du script (I'histoire détaillée), scène par scène, en définissant pour chacune d'elles ses décors, ses dialogues, ses mouvements de caméra, son temps. Cela conduit, d'une part, à la réalisation d'un « scénarimage » a, qui servira de référence pour les futures scènes du dessin animé, et, d'autre part, à des recherches graphiques sur les nouveaux personnages et les décors.

                  (Ci-dessus) TOUS LES PERSONNAGES ONT LEUR « MODEL SHEET »                  
planche sur laquelle ils sont dessinés sous tous les angles, avec les différentes expressions du visage

Vient ensuite le stade de la maquette, étape ou l'on dessine la structure définitive de chaque scène, son échelle, son décor et la place des personnages sur les différentes couches dont la superposition donne l'image complète (la dernière couche étant le décor de fond).

Les décors sont alors donnés aux dessinateurs, qui en affinent le tracé, puis sont mis en couleurs ; tandis que les personnages, jusqu'alors figés, vont vivre entre les mains des animateurs. Ceux-ci dessinent la succession d'images dont l'enchaînement simule le mouvement. Pour être sûr que le mouvement est correct, ils vont vérifier leur travail dans une petite « pièce d'essai », où l'on filme un à un les dessins grâce à une caméra vidéo, ce qui permet de voir s'animer son personnage pour la première fois. Si le travail est jugé correct, il ne reste plus qu'à le faire retracer sur film transparent et le mettre en couleurs. Le tout, personnages et décors, est envoyé au « banc-titre », où les dessins sont filmés, image par image. C'est une opération longue et minutieuse car, outre les mouvements de caméra, il faut changer à chaque fois les transparents qui composent chaque image. Dans le cas d'effets spéciaux (rayons lasers, par exemple), cette opération peut durer 4 heures pour une séquence de 4 secondes à l’écran.


LE DESSIN ANIMÉ
EN QUELQUES CHIFFRES

Pour réaliser de bout en bout un épisode de 26 minutes, il faut près de trois mois de travail à une équipe de 70 à 120 personnes (plusieurs épisodes sont réalisés en même temps, à des stades d'avancement différents).

Sachez qu'une minute d'animation coûte 35 000 F, soit le prix d'une 2 CV Citroën, donc un épisode coûte, lui, le prix d'une Rolls Royce ! Quand on sait que la série comporte 52 épisodes de 26 minutes, on prend conscience de l'enjeu économique que représente la réalisation d'un dessin animé tel que Les Mondes Engloutis. Une manière de ne pas oublier que France Animation, boîte à rêves, est aussi et avant tout une entreprise commerciale.

La qualité graphique des décors importe beaucoup sur l'esthétique finale du dessin animé

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